Quatorze ans après son titre mondial en 125cc, Mike vient de décrocher son premier titre de champion du monde d’Endurance à l’issue d’un Bol d’Or riche en rebondissements. Une consécration méritée pour lui qui a dû attendre les dernières minutes de course pour connaître la délivrance.
GP Inside : Félicitations Mike, comment te sens-tu au lendemain de ce premier titre mondial en endurance ?
Mike Di Meglio : « J’y ai pensé dès mon réveil ce matin avec un sentiment d’immense satisfaction après tout le travail que nous avons accompli cette année. C’est une récompense importante car depuis que je roule en endurance, j’ai souvent terminé deuxième et j’en étais venu à penser que je ne parviendrais jamais à obtenir ce titre. Il y a tellement de paramètres à réunir pour atteindre ce Graal qu’on ne peut jamais anticiper ce qui va se passer. Il faut fédérer une équipe, créer une osmose entre les pilotes et les mécaniciens, savoir se remettre en question. C’est aussi le charme de l’endurance dont l’issue reste incertaine jusqu’au dernier moment. »
« Avant cette dernière épreuve, le SERT était en tête du championnat mais nous étions toujours mathématiquement titrables, comme d’ailleurs plusieurs autres teams. La consigne était donc de finir impérativement la course, en comptant sur les aléas d’une course de 24 heures. Il fallait donc être rapide mais sans tomber. Nous avons parfaitement travaillé pendant les essais en trouvant une bonne base de réglages qui nous laissait penser que nous serions les plus performants en rythme de course. Et puis, au fur et à mesure, nos rivaux ont connu des problèmes et ont dû abandonner, ce qui n’a fait que renforcer notre détermination à aller au bout. »
« On a eu quelques angoisses quand il a fallu changer l’échappement, mais nous sommes restés confiants en conservant notre stratégie d’avoir un peu de marge pour ne pas risquer de problèmes mécaniques. Les dernières minutes ont été interminables, on ne tirait plus sur les rapports pour ménager le moteur, on avait tellement peur d’avoir un souci. Alan (Techer) a franchi la ligne d’arrivée et c’était la délivrance. »
« Sur le moment, c’est difficile de réaliser mais dans peu de temps, on mesurera l’importance de ce qu’on a accompli, de tous ces instants où nous avons douté, comme au Mans ou à Spa où nous étions en tête avant d’avoir des soucis techniques qui nous ont empêchés de gagner. En fait, c’est la régularité qui a payé puisque nous avons marqué des gros points à chaque course et que, finalement, nous sommes champions du monde ! Ce titre me permet d’avoir un nouveau statut et prouve que je mérite ma place en endurance… Et je compte bien en avoir d’autres ! »